11 choses à faire et à voir à Trente et 1 à ne pas faire

Alexia
Que faire et voir à Trente ?

Il n’est pas facile de raconter l’histoire de Trente. Il existe une disproportion manifeste entre la petite taille de la ville et le rôle historique important qu’elle a joué au fil des siècles. Il faut nécessairement partir de l’héritage romain, dont on trouve des traces dans l’urbanisme du centre et dans le nom même de Trento, dérivé du mot latin Tridentum. Il y a ensuite le rôle joué par l’Église, à la fois pour consolider l’autonomie locale et, surtout, pour dicter les préceptes de la doctrine catholique face aux défis du protestantisme (Concile de Trente). Il y a ensuite l’antagonisme, tout au long du XIXe siècle, entre les partisans de l’italianisme et les fidèles de l’Empire austro-hongrois, et enfin le prix payé par la ville pendant les deux guerres mondiales. Mais ce n’est pas tout, car l’histoire de Trente ne peut manquer d’inclure le spectacle des montagnes tout autour, une solution idéale pour les amateurs de trekking et de sports d’hiver. En bref, une ville belle et fascinante, dont nous allons maintenant découvrir ensemble les principales attractions. Bonne lecture.

 

1 – Piazza del Duomo

La Piazza del Duomo est le point de départ obligé d’une visite à Trente. Non seulement parce qu’il s’agit du principal centre d’attraction, mais aussi parce que les rues les plus importantes de la ville y convergent. En bref, il est à la fois un point d’intérêt et un carrefour, selon un schéma emprunté à la tradition urbanistique romaine et consolidé au cours du Moyen Âge. Outre la cathédrale de San Vigilio, dont nous parlerons dans la prochaine section, la Piazza del Duomo abrite d’autres bâtiments d’un grand intérêt historique et culturel. On notera en particulier le Palazzo Cazuffi et le Palazzo Rella, deux bâtiments contigus dont la particularité réside dans la décoration de leurs façades respectives. Et ce n’est pas tout, car le Palazzo Pretorio et la Torre Civica se trouvent également dans les environs. Le premier abrite le Museo Diocesano Tridentino (musée diocésain de Trente), qui contient des documents, des objets et des œuvres d’art d’une valeur inestimable, tandis que la Torre Civica est une structure militaire médiévale (elle a également servi de prison) du haut de laquelle étaient tirés des coups d’artillerie et des feux d’artifice lors des célébrations du Conseil et du passage de grandes personnalités. Enfin, n’oubliez pas la fontaine de Neptune, située au centre de la place. Selon certaines sources historiques, l’emplacement de la statue, représentant le dieu romain tenant un trident, est lié à l’ancien nom de la ville Tridentum.

 

2 – Cathédrale de San Vigilio

Datant du 12e siècle, la cathédrale de Trente a été construite sur une basilique paléochrétienne préexistante, dont les vestiges sont encore visibles dans la crypte de l’édifice. L’église, à trois nefs et à plan en croix latine, est dédiée au saint patron, saint Vigilius, dont les restes sont conservés à l’intérieur, avec ceux des saints Sisinius, Martyrius et Alexandre. Ce qui frappe le plus, c’est le mélange des styles architecturaux : gothique, roman, renaissance et baroque racontent chacun une phase historique spécifique de la cathédrale, célèbre pour avoir accueilli les travaux du Concile de Trente. La chapelle du Crucifix, située dans la partie sud de l’église, commémore cet événement. De plan carré et surmontée d’une coupole, cette chapelle abrite le crucifix en bois devant lequel ont été proclamés les décrets conciliaires qui ont été fondamentaux pour le développement de la doctrine catholique à partir du XVIIe siècle. Il va donc de soi que vous devez visiter la cathédrale San Vigilio en combinaison avec le musée diocésain tridentin, dont nous parlerons plus en détail au point suivant. Pour de plus amples informations sur la cathédrale de San Vigilio, veuillez consulter le site www.cattedralesanvigilio.it.

 

3 – Musée diocésain tridentin

La visite de la cathédrale de Trente et du Palazzo Pretorio vont de pair pour plusieurs raisons : tout d’abord, parce que le Palazzo Pretorio était l’ancienne résidence de l’évêque, avant d’être transféré au château de Buonconsiglio en 1255. Ensuite, parce que depuis 1963 (quatrième centenaire du Concile de Trente), le Musée diocésain de Trente a été transféré dans ce nouveau lieu, mettant fin à de longues années durant lesquelles le souci principal était plutôt de préserver l’intégrité des œuvres de la folie de la guerre. Troisième raison, parce que les découvertes de la basilique paléochrétienne sous la crypte de la cathédrale dépendent du musée en question. Cela dit, le plus important est l’énorme valeur historique des toiles, peintures, vêtements sacrés et autres objets, dont la plupart éclairent l’événement fondamental qu’est le Concile de Trente. Un événement historique dont l’importance dépasse l’aspect religieux et affecte directement la façon de sentir, de penser et d’interpréter la vie de millions de personnes sans qu’elles en soient pleinement conscientes. Pour plus d’informations sur l’histoire, les œuvres, les expositions, les collections et les modalités de visite du musée, consultez le site officiel : www.museodiocesanotridentino.it.

 

4 – Sas Espace archéologique

De la Piazza del Duomo à la Piazza Cesare Battisti ou, dit autrement, de la ville médiévale à la ville romaine. En effet, sous la Piazza Cesare Battisti, pendant les travaux de restauration et d’extension du Teatro Sociale, d’importants vestiges de l’ancien Tridentum ont été découverts. Pour être précis, il s’agit d’un long tronçon de l’enceinte orientale de la ville, de parties d’une tour, d’un segment d’un decumanus mineur, de conduits d’égouts et de diverses autres découvertes, toutes cataloguées et disposées selon les solutions d’exposition les plus modernes. La zone est appelée Spazio Archeologico Sotterraneo del Sas (du nom de l’ancien quartier qui a été partiellement rasé pour faire place à la nouvelle place) et peut être visitée tous les jours, sauf le lundi, de 9h00 à 13h00 et de 14h00 à 17h30 (du 1er juin au 30 septembre jusqu’à 18h00). La visite, qui utilise également des supports multimédias, est adaptée aux enfants. Plus d’informations sur : www.cultura.trentino.it.

 

5 – Monument à Dante

L’Italie est pleine de célébrations du poète florentin. Celle de Trente, cependant, a une signification différente, car elle croise deux questions fondamentales liées entre elles : le bilinguisme de la région (trilinguisme, si l’on considère le ladin) et la dialectique passionnée entre les partisans de l’italianité du territoire et les adeptes de l’Empire austro-hongrois. En fait, l’un des irrédentistes les plus célèbres de Trente, Guglielmo Ranzi, voulait le monument de Dante. Cette idée fait suite à la fondation, en 1886, de la société « Pro Patria », dont le but était de promouvoir l’établissement d’écoles italiennes à l’intérieur des frontières de l’Empire austro-hongrois. Cependant, Ranzi a dû attendre 10 ans pour voir son rêve se réaliser, car c’est lui-même, avec d’autres, qui a promu la collecte de fonds pour la sculpture. L’œuvre, réalisée par l’artiste florentin Cesare Zocchi, a été inaugurée le 11 octobre 1896. La sculpture, qui représente Dante le bras droit tendu vers les Alpes, repose sur un socle imposant dans lequel sont sculptés divers personnages de la Divine Comédie. Le piédestal porte également de nombreuses épigraphes, dont une dictée par Ranzi lui-même, révélant les sentiments qui ont inspiré l’œuvre : « Inchiniamoci Italiani. Inchinatevi Stranieri. Deh ! Rialtimoci Affratellati nella giustizia ».

 

6 – Église de Santa Maria Maggiore

Trente possède un patrimoine ecclésiastique exceptionnel qui, outre le fait qu’il éclaire l’histoire de la ville, contribue largement à son essor touristique. Outre la cathédrale de San Vigilio, l’église de Santa Maria Maggiore, située à 300 mètres de la première, mérite une visite. Cette église vaut surtout la peine d’être visitée pour deux raisons : d’une part, pour les fouilles archéologiques qui ont permis d’acquérir de nouvelles informations sur l’évolution de la ville de l’Antiquité au Moyen Âge ; d’autre part, pour le rôle qu’elle a joué lors du Concile de Trente. En ce qui concerne le premier point, il est apparu que l’église a été construite sur un établissement de bains romain et qu’au fil des siècles, elle a subi plusieurs rénovations qui ont progressivement réduit sa superficie. L’église que nous admirons aujourd’hui est le résultat de la « vision » du prince-évêque Bernardo Clesio, qui a donné non seulement à l’édifice, mais aussi à une grande partie de la ville (y compris le Palazzo Magno, voir le point suivant) une touche Renaissance, qui est passée à l’histoire comme le « style clésien ». Quant au Conseil, il s’est arrêté à l’église de Sainte-Marie-Majeure pour la procession solennelle à l’ouverture des travaux et lors des congrégations conclusives en 1562. Afin de faciliter les travaux finaux, une tribune en bois a été installée dans l’unique nef de l’église, qui a été reproduite dans plusieurs tableaux, dont le plus célèbre d’Elia Naurizio, conservé au Musée diocésain tridentin. D’autres peintures remarquables sont celles qui décorent la voûte de l’église, réalisées au début des années 1900 par Sigismondo Nardi, témoignant à nouveau des travaux du Conseil. A voir absolument !

 

7 – Château de Buonconsiglio

Au début, nous avons mentionné le rôle de l’Église dans la consolidation de l’autonomie locale. Il s’agissait de la principauté épiscopale de Trente, une entité para-étatique gouvernée par l’évêque de la ville (qui combinait ainsi pouvoir religieux et séculier) dans un réseau complexe de relations avec le Saint Empire romain germanique. Une institution qui, pendant des siècles, a régi le destin de la ville et qui, après une phase initiale au Palazzo Pretorio, a toujours eu son siège officiel au château de Buonconsiglio. En réalité, ce que nous appelons le château de Buonconsiglio est la somme de bâtiments contigus construits au fil des siècles. Le noyau le plus ancien est Castelvecchio, célèbre surtout pour sa cour aux loggias superposées et la loggia vénitienne d’où l’on peut voir les principaux monuments de la ville. À côté de Castelvecchio se trouve Torre Aquila, dont la popularité est due au « Cycle des Mois », une série de fresques murales peintes par Maître Wenceslas et considérées par les historiens de l’art comme l’un des témoignages les plus précieux de la vie économique et sociale de la ville au tournant des XIVe et XVe siècles. Le Magno Palazzo (ou palais Magno), quant à lui, est l’emblème de la Renaissance du Trentin, tandis que la Giunta Albertiana représente la saison baroque. Il faut dire que l’histoire de Buonconsiglio ne se termine pas avec la fin du pouvoir temporel des évêques. Par exemple, le château a été le théâtre de la mort de l’irrédentiste italien Cesare Battisti, pendu en 1916 par les Autrichiens, qui avaient transformé ce qui avait été pendant des siècles la résidence des évêques de Trente en un tribunal militaire. Aujourd’hui, le château de Buonconsiglio à Trente est le centre principal d’un système de musées comprenant cinq châteaux dans le Trentin-Haut-Adige (les quatre autres sont Stenico, Beseno, Thun et Caldes). Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site www.buonconsiglio.it.

 

8 – Muse

Ouvert en 2013, le musée des sciences de Trente se trouve à environ un kilomètre de la Piazza del Duomo. Il faut un peu plus de dix minutes pour atteindre ce bâtiment futuriste conçu par l’architecte italien Renzo Piano. L’exposition est répartie sur plusieurs niveaux : de la « Serre tropicale » au sous-sol, où sont exposés de nombreux fossiles, aux « Hauts sommets » au quatrième étage, où sont illustrées les conditions et les formes de vie des glaciers alpins. Tout cela se fait selon une logique ascendante qui utilise la métaphore de la montagne pour raconter l’histoire de l’évolution de la vie sur terre, et plus particulièrement l’évolution de la vie dans les Alpes. Bien entendu, il y a aussi des collections naturalistes et scientifiques, ainsi que des parcours didactiques ad hoc pour les plus jeunes, qui peuvent apprendre en s’amusant. En bref, un musée ultramoderne qui enrichit l’offre touristique et culturelle de Trente et constitue donc une étape incontournable lors d’une visite de la ville. Pour de plus amples informations, veuillez consulter le site www.muse.it.

 

9 – Monte Bondone et Valle dei Laghi

Jusqu’à présent, nous avons surtout traité de la « ville du Conseil ». Un trésor d’art, d’histoire et de culture qui mérite d’être visité loin à la ronde. Mais Trente est aussi quelque chose d’autre. Il suffit de regarder les chaînes de montagnes qui l’entourent pour s’en rendre compte. À moins de 20 kilomètres, vous trouverez la réserve Tre Cime del Monte Bondone et la Valle dei Laghi. Nous parlons de zones de grand intérêt naturel où il est possible de pratiquer presque tout type d’activité de plein air : ski alpin, ski de fond, trekking, escalade, VTT, canoë, voile, kayak, parapente, etc. Tout cela, ça va sans dire, dans le plus grand respect des spécificités de la flore et de la faune présentes. En bref, un coin de nature sauvage à deux pas de la ville où, si vous le souhaitez, vous pouvez également choisir de séjourner. Une mention spéciale pour le lac Toblino (voir photo). Contrairement aux autres lacs alpins de la vallée, le lac de Toblino présente une végétation particulièrement intéressante, avec par endroits des teintes proches du maquis méditerranéen. Gardez un œil sur le château sur la rive nord du lac. Il s’agit d’une forteresse défensive construite par le prince-évêque Bernardo Clesio, que nous avons rencontré à plusieurs reprises dans cet article. A voir absolument !

 

10 – Marchés de Noël de Trente

Depuis des années, dans la période allant de l’Immaculée Conception à l’Épiphanie, Trente affiche complet. L’atmosphère de Noël dans la ville est vraiment magique. Les exposants, avec leurs cabanes en bois typiques, se sont installés sur la Piazza Fiera, la Piazza Cesare Battisti et la Piazza Santa Maria Maggiore pour vendre leurs produits typiques. Et il ne fait aucun doute qu’ils sont vraiment typiques. Contrairement à d’autres localités où l’on fait passer pour typique ce qui ne l’est pas, à Trente – mais cela peut s’étendre à toute la région – la nourriture et le vin, les céramiques, les souvenirs, etc. sont tous produits localement. Par conséquent, venir en vacances à Trente pendant les vacances de Noël est certainement l’une des choses à faire. Vous aurez l’occasion de déguster des délices tels que le Puzzone di Moena, un fromage AOP du Val di Fiemme, le Vin Brulé et de nombreux autres plats provinciaux et régionaux. Le fait que le marché de Noël de Trente soit devenu une marque à part entière est également démontré par le site web dédié www.mercatinodinatale.tn.it.

 

11 – Les environs de Trente

Outre le Mont Bodone et la Valle dei Laghi (voir point 8), Trente est entourée d’autres lieux magnifiques. Mais surtout, bien sûr, Madonna di Campiglio, à environ 70 kilomètres. Pinzolo, les villages de Val di Fiemme et Val di Fassa sont à environ 50 kilomètres. Enfin, Rovereto, à un peu plus de vingt kilomètres (environ une demi-heure en voiture), mérite une mention spéciale. En effet, la ville abrite le MART (Musée d’art moderne et contemporain de Trente et Rovereto), l’un des plus importants musées d’Europe, qui peut être visité seul ou, pourquoi pas, en combinaison avec le MUSE précédemment mentionné. Quant aux nombreuses autres choses à faire et à voir, nous vous renvoyons à notre article précédent sur les Dolomites. Bonne lecture.

Ne pas violer les règles de la coexistence civile

Dans les classements des villes italiennes offrant la meilleure qualité de vie, Trente figure invariablement en tête. Il est donc difficile de dire ce qu’il faut éviter dans une ville où (presque) tout fonctionne parfaitement. Il faut plutôt considérer la contribution active des citoyens au maintien de normes élevées de qualité de vie. La seule chose à ne pas faire à Trente est donc de violer les règles de coexistence civile qui marquent la vie quotidienne du territoire. Pour n’en citer que quelques-uns : respecter la file d’attente, acheter un ticket dans les transports publics, prendre soin des parcs et jardins publics, tant en ville que, surtout, dans les montagnes environnantes. Pour le reste, bonnes vacances et longue vie à Trente.

 

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